Et s’il suffisait, parfois, de se donner les moyens de réussir ? Cela peut être dur, cela peut être long, mais cela dépend aussi de notre détermination.
« Il n’y a pas de réussite facile, ni d’échecs définitifs » – Proust
Laisse-moi te raconter une petite histoire qui m’est arrivée. Le mois passé, portée par un élan de contribution, j’ai envoyé un message à mes abonnées pour donner accès à des cadeaux.
J’avais décidé de bien faire les choses. J’ai donc mis en place le matériel et tous les outils nécessaires pour que ça se passe bien. Puis, motivée et pleine d’optimisme, j’ai lancé la machine.
Mon enthousiasme a duré exactement 7 minutes. Le temps pour moi de recevoir mon premier message d’erreur.
Évidemment tout s’est amplifié par la suite et mon sourire est retombé comme un soufflé sorti trop tôt du four. J’avais l’impression d’être face à une montagne.
Prise de conscience
Toi aussi, ça t’arrive ce genre de truc ? Tu as envie de mettre en place une alimentation équilibrée, quelques règles d’organisation ? Tu as envie de manger mieux, d’acheter local, de faire attention aux étiquettes, de limiter le sucre ou d’équilibrer ton cholestérol ?
Tu aimerais consacrer du temps à tes repas, manger consciemment, être à l’écoute de ta faim et de ta satiété ? Tu as envie de perdre quelques kilos, d’affiner ta silhouette, de dégonfler, de récupérer de l’énergie ?
Tu voudrais apprendre à cuisiner autrement, en respectant les nutriments, tu as envie de prendre soin de ton capital santé, de ne pas forcer les choses, de ralentir le vieillissement, de récupérer ou de garder ta jeunesse?
Toi aussi, tu as envie de bien faire les choses ? Parce que tu es motivée et convaincue, parce que cette fois tu as envie que ça marche parce que c’est important pour toi. Tu penses que tu as tout ce qu’il faut pour que ça fonctionne et donc tu te lances.
Et puis, ça arrive que ça fasse flop. Oui. Ça arrive. Pas toujours, mais, ça arrive quand même.
Je me suis demandé ce qui n’avait pas fonctionné. Je veux dire, alors que j’avais tout fait bien, pourquoi ça n’avait pas marché ? Pourquoi, alors que j’avais fait les choses consciemment, avec tout mon cœur, je n’avais pas réussi à vous donner ce que j’avais préparé ?
Comment je pouvais me donner les moyens de réussir, en faisant autrement ?
Et j’ai compris deux choses. Deux choses que je peux parfois oublier et qui peuvent être à l’origine de bien des abandons, en alimentation comme dans le reste.
Pour se donner les moyens de réussir : 2 choses fondamentales
Mettre en place un nouveau fonctionnement, ça demande deux choses importantes :
du temps
et du support
Quand on avance depuis longtemps sur un chemin, il y a des chances que ce soit parce qu’il nous convient, en partie. Je dis bien en partie puisque sinon, nous n’aurions pas l’idée d’en changer. Il y a donc une part de nous qui est satisfaite, qui est heureuse de ce qui se passe depuis toujours.
Et puis, forcément, une autre part de nous qui ne l’est plus. Et c’est là que ça commence à coincer.
C’est à ce moment que les parts de nous, qui veulent des choses différentes, commencent à se crisper et qu’on ne comprend plus bien ce qui se passe. À l’intérieur, ça bouge.
« Je voudrais perdre du poids, mais j’ai tellement envie de cette gaufre »
« J’ai envie de cuisiner, mais je suis tellement fatiguée »
« J’aimerais manger local, mais cette banane me fait de l’œil »
« Je voudrais que mes enfants mangent sainement, mais je n’ai pas envie de me battre tous les soirs »
Toi aussi, tu connais ce style de scénario ? Pas simple. Ça n’a rien à voir avec la motivation, ou l’envie de bien faire, ni même avec nos compétences. Il ne suffit pas de foncer tête baissée pour se donner les moyens de réussir. C’est juste qu’à l’intérieur de nous, il y a plusieurs aspects qui veulent notre bien, mais qui ont des stratégies différentes.
Et parfois, des stratégies un peu bizarres et pas toujours adaptées à la réalisation de notre objectif actuel.
Qu’est-ce qui mène à l’abandon ?
Et donc, alors que lundi matin, tu es ultra motivée, tu es prête à tout changer dans ton assiette et dans ton caddie ; mercredi 16h, tu pètes les plombs et tu te lances sur un truc totalement incongru, genre la collation des enfants ou un crapuleux chips.
Tu veux que ça aille vite et que ce soit parfait puisque ta décision est prise et que ta volonté est intacte.
Ou alors, tout en restant avec une assiette saine, tu la manges entre un dossier et une lessive, sans aucun contact avec ce qui se passe. Tu arrives frustrée en fin de journée en ayant l’impression de ne pas avoir eu de temps ou de plaisir pour toi. Et à force de vouloir faire bien, et vite, tu passes à côté de « ce qui est » réellement.
Ce qui ne te donne plus aucune joie de continuer dans cette voie. Alors tu abandonnes.
À côté de ça, il peut aussi arriver que remplie de bonnes intentions, tu te lances dans de nouvelles bonnes résolutions, sans aucune idée de comment les choses fonctionnent.
Alors, tu prends des conseils ou des idées, à gauche à droite, en pensant que ça va fonctionner. Un peu comme si tu décidais de faire une charlotte aux fraises avec des œufs, des fraises et du sucre, mais sans recette. Du coup, forcément, quand tu sors le gâteau du four, ça ressemble vaguement à un truc rosâtre, mais sans aucun lien avec l’image que tu t’en faisais…
Alors soit tu te décourages et tu te dis que ce n’est pas pour toi, soit tu culpabilises en te disant que tu n’es vraiment pas à la hauteur.
Comment se donner les moyens de réussir ?
Pourtant, il y a une autre voie ! Ça peut fonctionner, si si !
La preuve en est que maintenant, mes messages partent bien et que les cadeaux sont reçus ! Et accessoirement, je ne me jette plus sur tout ce qui a un semblant de saveur sucrée, saine ou non, au moindre prétexte.
Plutôt que de forcer, allons-y en douceur.
Y aller en douceur et donner le temps au temps. Prendre soin de soi tout en acceptant qu’on ne contrôle pas tout.
Bien sûr, on est toujours pressée par mille raisons, on a besoin que ça aille plus vite pour une bonne centaine de contingences. Ça doit être fait immédiatement et parfaitement.
Dans ce monde où tout roule toujours plus vite, ça peut sembler étrange d’envisager de ralentir. Pourtant, le plaisir pourrait bien en être décuplé.
On aurait envie que tout se déroule selon nos souhaits, que les kilos se perdent, que l’envie de sucre disparaisse, que les courses se fassent facilement et que la Pleine Conscience soit acquise. Et si ça se passait ainsi, on passerait juste à côté du principe de réalité et donc à côté de notre vie.
Parce que la vie c’est le croisement entre notre idéal de perfection et la réalité de notre humanité.
Qu’est-ce qui est le plus important finalement ?
Je ne te fais pas l’affront de te dire que la destination n’est pas importante en soi et qu’il faut plutôt profiter du chemin. Parfois, on a un objectif et on se fout de comment on y arrive. Je te l’accorde.
Pourtant, c’est important.
C’est important de prendre soin de soi, de se respecter, d’accepter qu’on ait plusieurs parts en soi et qu’elles ne soient pas toujours d’accord, de prendre conscience de la joie que nous procurent nos actions, nos objectifs, nos envies.
Si on perd cette joie, tout perd son sens. Le fait de mincir, de tout faire pour être en bonne santé, de mieux s’organiser en cuisine, de bien manger, et… d’envoyer ses emails dans les temps et correctement. Et ça, j’ai failli l’oublier…