De base, je n’ai jamais été pro-jeûne. Étant ancienne boulimique, j’ai toujours eu peur des privations trop importantes pour le corps.
Je n’étais pas prête et surtout, je n’avais pas de vraie raison.
Et puis, au cours des derniers mois, j’ai entamé un nouveau chemin et une amie m’a parlé d’acacham.
J’ai eu envie de tester…
Acacham
Acacham est un lieu de transformation intérieure et de partages, abrité dans une ferme située à Froidfontaine, au cœur des Ardennes Belges. Le nom vient de la contraction d’Académie et Chamanisme.
Astrid est au cœur de cet univers. Femme solaire, chamane, docteur en anthropologie, yogiste affirmée, oreille bienveillante, et source de multiples connaissances, elle organise avec beaucoup de justesse et de générosité des stages de transformation intérieure divers et variés.
Personnellement, j’ai choisi le thème du jeûne et c’est l’expérience que je vais te conter dans cet article.
S’ouvrir à la spiritualité
J’ai passé la plus grande partie de ma vie à essayer de tout contrôler. Mes émotions, les événements, les autres… (disclosure : ça ne marche pas)
Et évidemment, dans cette énergie, la spiritualité, le chamanisme et l’âme étaient pour moi des notions abstraites destinées aux chépers, aka les gens complètement perchés qui sans arriver à contrôler leur vie, trouvaient une parade pour lui donner un sens (Comme tu vois, j’étais très ouverte à l’époque…)
Et puis, tardivement, très tardivement (genre à 42 ans), à l’occasion d’une discussion avec un de mes mentors, je me suis dit pourquoi pas…
Et me voilà partie dans le monde du Féminin Sacré. J’ai eu la chance de rencontrer une femme fabuleuse, Marie Persoons, qui a été ma thérapeute pendant 2 ans et m’a aidée à démarrer ce chemin vers moi. On a beaucoup ri, j’ai pleuré quelque fois, et doucement une brèche s’est ouverte vers un autre monde.
Puis dans le courant de l’année 2022, j’ai commencé petit à petit à descendre vers ma grotte intérieure. Ce n’était pas ce que j’avais imaginé.
Pas de cheminement conscient et éclairé vers la part profonde de moi, non. Juste une descente vers le fond de la piscine que tu te dis, « mais en fait, je ne sais plus respirer ».
Ça a duré 6 mois. Il faisait noir et froid. Les messages autour de moi parlaient d’accueil, de confiance, de lenteur, de prendre le temps et d’écouter mon âme, mais je voyais pas trop comment faire.
Alors, j’ai respiré, beaucoup respiré. J’ai cherché, questionné, échangé avec mes amis, et posé plusieurs actions pour tenter de laisser émerger ce qui poussait en moi de plus en plus fort.
Et donc après avoir apaisé ma relation avec la nourriture, puis un workaholisme bien ancré, me voilà en chemin vers mon âme, foulant de nouvelles contrées colorées d’intuition, d’énergies, d’Univers, de liens, d’amour.
Cela fait donc (seulement) 4 mois que je découvre un monde parallèle à celui que j’ai habité pendant la 1ere partie de ma vie. Je découvre le Féminin sacré, le Tantra, le Chamanisme, etc.
Et c’est ainsi que j’ai découvert acacham.
Quand ma copine Anne m’a parlé d’une retraite de jeûne à cet endroit, j’ai tout de suite su que c’était pour moi !
Ancienne boulimique, j’ai longtemps été réfractaire au jeûne. Je voyais cette approche comme un régime amincissement qui allait me faire replonger dans mes marécages après m’avoir fait miroiter le fameux graal de la perte de poids.
Mais cette fois, l’appel était clair et je me suis sentie ancrée.
Il y a autant de raisons de jeûner que de jeûneurs.
Pourquoi jeûner ?
Il y a autant de raisons de jeûner que de jeûneurs.
Que ce soit pour des raisons médicales ou spirituelles, il y a comme l’idée de pousser sur le bouton off, de sortir de la matière, de passer à un autre niveau, de se centrer sur soi.
Niveau santé, le jeûne permet de contrebalancer les excès de la vie quotidienne dans lesquels nous nous engouffrons souvent. Il apaise les pathologies auto-immunes et de civilisation. Il permet d’éliminer les toxines, emprisonnées dans nos graisses.
Niveau énergie, une fois la période d’acidose passée, il augmente notre énergie vitale que nous utilisons bien souvent pour l’assiette : penser à ce que l’on va manger, acheter les aliments, préparer, manger, ranger, digérer, et recommencer…
Niveau spirituel, il nous rend disponible et nous invite à lâcher prise. Couper l’alimentation revient aussi à couper le lien à la mère. On peut alors travailler sur notre identité, à différents niveaux, sur ses objectifs et le sens de sa vie.
J'ai appris que quand il n’y a pas de matière dans l’intestin, il n’y a pas (moins) d’appel de faim.
Comment préparer un jeûne
J’avais auparavant déjà jeûné deux fois malgré moi, de façon sauvage. Une fois suite à une rupture et une autre à l’occasion d’une opération.
Autant dire que j’avais fait ça n’importe comment. Cette fois, c’était du sérieux.
On ne rigole pas avec la descente alimentaire. Chaque jour et pendant une semaine, on retire une catégorie d’aliments jusqu’à arriver la veille du jeûne à des légumes en version liquide.
Ensuite, on passe par la purge. Moment symbolique et pas très drôle, je te le dis tout de suite. En gros, tu avales une substance naturelle (sel d’Epsom, sel de Nigiri, feuilles de Séné, selon les profils), et tu te vides.
Cette étape est ultra importante. Plus la purge sera réalisée correctement et plus le jeûne sera facile… En effet, j’ai appris que quand il n’y a pas de matière dans l’intestin, il n’y a pas (moins) d’appel de faim.
Tu peux aussi compléter cette phase par une hydrothérapie du côlon pour finaliser le processus.
Les différentes étapes du jeûne
Disparition du glucose
Dans les 1ères 36h, le corps continue à utiliser le glucose circulant et celui que l’on trouve sous forme de glycogène dans le foie et les muscles.
Cétose et Acidose
Une fois que le glucose disponible a été utilisé, le corps va puiser dans le gras pour en créer à nouveau. Et en libérant ce gras, le corps libère aussi les toxines qui vont acidifier le sang. C’est en quelque sorte la sortie des poubelles.
Résultat : maux de tête, nausées, fatigue, coup de mou… Les symptômes varient selon les personnes.
Cette acidose va durer environ 2 jours. Autant te dire que c’est la phase la plus désagréable du processus.
C’est pendant cette phase également que démarre l’autolyse, un processus de nettoyage du corps et l’autophagie le processus au cours duquel le corps consomme ses cellules mortes et malades.
Chacun sait entrer en jeûne, seul le sage sait en sortir !
Sortir du jeûne
Chacun sait entrer en jeûne, seul le sage sait en sortir. Quand Astrid a prononcé cette phrase, elle a vraiment fait écho… Sortir d’un jeûne ne se fait pas n’importe comment. La durée est identique à la descente et au jeûne en tant que tel.
Dans mon cas, 7 jours.
Progressivement, et dans le sens inverse de la descente, nous allons réintroduire des aliments nourrissants et vivants.
D’abord les légumes en version liquide, ensuite les légumes en version solide (pendant 2 jours), au 4e jour, on rajoute les graisses végétales crues, le 5e jour, les céréales, le 6e jour, les protéines végétales et enfin le 7e jour les protéines animales.
Idéalement on supprime de notre alimentation tout ce qui est transformé, ainsi que le sucre, l’alcool, le café.
Et parce que je sais que c’est une question que l’on me pose souvent, au total j’ai perdu 8 kilos sur une période d'un mois...
Mon expérience personnelle
Mon avis sur le jeûne en tant que tel :
Honnêtement, l'expérience a été plus facile que ce que je ne l’avais pensé.
La descente a été plus complexe car c’est là que je retire l’alcool et le café. Et même si je ne suis pas une accro au café, j’adore le goût. C’est ma petite pause du matin vers 11h : un café noir en écoutant de la musique. La tisane n’a pas eu le même effet…
Idem pour l’alcool. J’avoue qu’un ou deux verres le soir me procurent beaucoup de plaisir. Mais ça faisait quelques semaines que j’avais l’envie de stopper l’alcool en semaine, c’était l’occasion.
Ça m’a permis de réfléchir à des alternatives : des mandalas, des projets bricolage, de la lecture, des tisanes, des eaux aromatisées, etc.
Pour le reste, ce qui m’a le plus manqué, c’est les protéines et le gras. Je ne consomme pas beaucoup de sucre en temps normal et très peu de céréales donc je n’ai eu pas de manque à ce niveau-là.
Pour le jeûne en tant que tel, la purge aide énormément.
Je n’ai eu aucune sensation de faim pendant la semaine.
Bien sûr il y a eu quelques envies mais elles ont vite passé vu le nombre d’activités planifiées pendant le stage.
Le 2e jour de jeûne, j’ai eu un coup de mou… Fatigue et maux de tête. Mais Astrid a une armoire magique dans le salon d’acacham avec des remèdes naturels qui peuvent venir à bout de tous les bobos.
Quand je suis rentrée, après 7 jours, je n’avais pas vraiment envie de m’arrêter. Je me sentais bien. Beaucoup d’énergie, peu besoin de sommeil, bref le rêve.
Sauf que… La remontée alimentaire doit durer le même temps que le jeûne… Et franchement… des légumes sans gras et sans sel, c’est pas très funky.
Donc, j’ai redémarré.
Premier jour tranquille. Les jours 2 et 3 ont été les plus complexes. Comme pour la descente et comme pour le jeûne lui-même.
Et parce que je sais que c’est une question que l’on me pose souvent, au total j’ai perdu 8 kilos. Sur une période d’un mois, parce que j’avais commencé à perdre un peu avant la descente en limitant déjà mes apports excédentaires.
Pour ce qui est de mes motivations, elles étaient multiples : Faire un reset, prendre soin de mes intestins, me relancer dans une démarche pro-active concernant mon mode de vie et perdre quelques kilos que j’ai pris sur les 12 derniers mois suite à un manque de conscience.
Mon objectif dans la perte de poids n’est pas tant le regard que je porte sur mon corps mais la conscience de toutes ces cellules pro-inflammatoires que j’avais créées inconsciemment.
Je déconseille le jeûne dans le cas de troubles du comportement alimentaire. Et je le déconseille s’il n’y a pas de suivi. Surtout la première fois. C’est une expérience intense.
Mon avis sur l’accompagnement intérieur :
Honnêtement, j’ai été bluffée… Je pensais (ok, ok, j’avais pas tout bien lu sur le site) que j’allais jeûner, faire des balades, des chants et de la poterie (haha, je sais pas si Astrid va me lire, mais je pense qu’elle sourirait)
En fait, j’ai été à la rencontre de mon âme. Ça peut sembler grandiloquent dit comme ça, mais je n’ai pas d’autres mots pour décrire ce que j’ai vécu.
Alors, évidemment, vu tout ce que j’avais vécu et mis en place dans les derniers mois, j’étais clairement prête.
Je l’ai découvert le premier matin avec une expérience de sylvothérapie. Autant dire que quand Astrid nous a expliqué le déroule de l’expérience, j’étais plutôt sceptique. Choisir un arbre, s’apprivoiser mutuellement et lui déposer un petit paquet pour remettre à la terre, ouais ok, je m’ouvre un peu à la spiritualité mais bon, faut pas pousser.
Mais je me suis dit que j’allais tenter l’expérience, au pire, ça me donnera simplement un moment de silence que j’affectionne tellement.
Je te passe les détails qui ne peuvent être que vécus, et non contés, et juste te dire que 5 minutes plus tard, je fondais en larmes. Le ton de la semaine était donné.
C’est vrai. Cette semaine-là j’ai beaucoup pleuré, lors d’une constellation, au cours d’un voyage au tambour, lors du Rituel du feu.
Cette semaine a été magique. Astrid nous a organisé des visites auprès de personnes engagées par le cœur et l’âme :
👉 Alex, le maraîcher en perma-culture, chez qui je vais woofer cet été,
👉 Jean-Louis, l’apiculteur, organisateur de balades nature.
👉 Eels, créateur de bijoux avec des pierres naturelles
👉 Thérèsa, magnifique masseuse et formée en TRE
👉 Laurence, la lectrice d’âme qui t’accompagne avec douceur sur ce qui difficile, grâce au tarot. Une expérience inoubliable pour moi. J’ai découvert et débloqué une souffrance que je portais depuis des années. Magique.
👉 Caroline, la naturo qui a mis des mots sur ce que je sentais mais n’arrivais à exprimer. J’ai ainsi retrouvé une lueur d’espoir sur un souci physique récurrent.
Astrid nous accompagne toute la semaine telle une Mère bienveillante. Tantôt avec fermeté, tantôt avec beaucoup de douceur. Elle se donne de façon ancrée et généreuse et permet à chacun de vivre cette expérience à son rythme.
Pendant cette semaine, nous avons aussi l’occasion de recevoir des soins individuels. Et honnêtement, ça fait un bien fou. Je m’en suis offert quelques-uns, j’avoue.
Cette semaine a été bouleversante pour moi. À tous niveaux. Beaucoup de thèmes récurrents ont été remis en question. J’ai questionné mon identité, mon rapport aux autres, mes difficultés d’hypersensible, ma lumière, mes forces.
Il y a clairement un avant et un après.
Conclusion
Je suis vraiment heureuse d’avoir pu vivre cette aventure juste là maintenant. Il n’y a évidemment pas de hasard, et c’était un magnifique rendez-vous avec mon âme, avec ma quête, et ça me donne le sourire et beaucoup d’espoir pour le voyage que je projette de réaliser dès cet automne…
Si tu veux démarrer un jeûne mais que tu n'es pas encore apaisée avec ton alimentation, je te suggère mon livre "Mon assiette et moi" pour retrouver le plaisir de manger sans te prendre la tête.